La rando "Pentes et Côtes" à Bourgueil avec Cyril.
Roman à venir...
Levé 5h45, départ 6h15 et 1h30 de route pour arriver sur place. Les yeux qui collent mais le casque sur la tête prêt à partir aux côtés de Cyril pour 100 bornes.
Même Élise s'est motivée à faire le 35 km (sans entrainements, j'vous raconte pas ses douleurs à l'arrivée).
Bref, départ sur un faux plat montant de 3km sur route en compagnie de Cyril et du frère de Patrice (qui est bien vite parti...).
L'arrivé dans les bois (on y sera présent pendant plus de 90km) se fait directement avec de petits singles... Autant dire qu'avec plus de 150 participants, on s'est tous très vite retrouvés à attendre notre tour pour passer chaque difficulté. Arrivés au premier ravito le verdict tombe : 13,5km/h de moyenne. Pas folichon mais penser aux 85 km restants calment les ardeurs.
Avec Cyril, nous nous frayons un chemin parmi les participants dans les singles afin de profiter un maximum des petites difficultés : descentes, slaloms, racines, etc.
Malheureusement, après 25km, alors que j'arrive à passer un petit groupe de personnes, Cyril se fait bloquer.
Je ne recroiserai plus Cyril à partir de ce moment
(pourtant j't'ai attendu un petit moment au 2nd ravito).
Les kms, les sous bois, les singles et les petits coups de cul s'enchainent. Après 45km, mes quadriceps me brûlent et j'ai l'impression qu'ils sont à la limite des crampes. J'ai l'impression de ne pas avoir récupéré de ma semaine précédente et de ne pas avoir assez bu... je double la ration de flotte et j'entame mes barres énergétiques. Le 3eme ravito, qui nous emmène vers le 80/100/120, est un soulagement. Je mange un bout de saucisson, essaie 2/3 étirements et repars.
Et c'est à partir de ce moment que le circuit se fait vide, les participants à être partis sur les longues distances sont soient très loin devant, soit derrière. Mes jambes me brulent toujours et une douleur lombaire commence également à poindre. J'ai peur de ne pas pouvoir faire le 100km. Les bosses sont de plus en plus violentes, bien que courtes.
J'arrive à la séparation entre le 80 et 100/120. Quelques milli-secondes d'hésitation, j'ai tout de même l'impression que les sensations reviennent doucement. Tanpis, je pars pour le 100km quitte à mourir. Je fais 100m dans la direction du 100 et je vois un vététiste qui fait demi-tour devant moi, passe en rigolant. C'est en arrivant là où il était que je comprends son rire. Les salauds ont foutu un mur à la bifurcation entre le 80 et 100/120... Je n'ai jamais fait demi-tour devant une bosse et ce sera pas aujourd'hui. Une petite pensée pour Cyril à ce moment là avant de m'élancer.
J'en suis à 65km et les sensations ne sont toujours pas là. Je ne me sens vraiment pas près pour la MB Race. Ca va être un enfer en juillet.
J'ai le loisir de rattraper un petit groupe, je me met dans la roue pour me reposer sur les parties roulantes. J'essaie tout de même de passer devant dans les singles... Pas de bol, ils ne me suivent pas dans le technique.
4ème ravito et 70km... Bon dieu. Je n'ai désormais plus mal aux cuisses, ni au dos, mais j'ai des contractions musculaires qui ressemblent furieusement à des crampes.
En plus, j'ai une hallu : j'ai rattrapé le frère de Patrice... Mais rien d'étonnant quand il m'explique la situation : sa fourche est bloquée sur le mode "rigide". Je repense aux champs qu'on venait de se taper. Il a du en chier un max.
Puis il repart sur le 120km comme si de rien n'était. Y a vraiment des fous en ce bas monde.
Bref, je reprends mon bonhomme de chemin à travers les vignes. J'essaie de calculer le kilométrage qu'il me reste à faire. Je n'arrive plus à savoir si à 75km de parcouru, s'il me reste 25km ou 35km à faire pour atteindre 100 bornes...
Merde! J'suis plus très lucide. Pour me rassurer, je me dis qu'il m'en reste 25 à parcourir.
Du coup, conscient de mon état de fatigue mental, je décide de passer les descentes un poil plus lentement.
Les sensations reviennent, j'arrive désormais à appuyer comme un bourrin sur les parties roulantes et les faux plats montants. Le second souffle? Ha bah non, j'suis juste à 15km/h.
Ravito du 85ème km. Bonheur et joie. Il ne me reste que 15km. C'est quoi 15km? Pinuts!
Je m'arrête 2 minutes histoire de boire, un bout d'orange, un coup de fouet et hop! sur le vélo... Au final je mettrais 1h à parcourir 15 bornes.
C'étaient les kilomètres les plus longs de ma vie et malgré 5 km sur route.
Arrivée! 101,60 km au compteur avec 1700m de dénivelé.
L'effort me donne la gerbe. La tête me tourne et les pattes me tirent. Je suis heureux. Je n'avais jamais fait cela.
@Cyril : Élise m'a soutenu qu'elle t'avait vu arriver avant moi et que tu étais déjà parti avec ta voiture. Du coup, je me suis dis que tu étais parti sur le 80km finalement...
Si j'avais su, j'aurai attendu ton arrivée. Toutes mes excuses.